En un temps où le principe d’humanité, la valeur de dignité d‘une expérience singulière ou collective éprouvée dans l’appartenance reconnue à l‘espèce des hommes,
où le sens d’une vie vécue ou à vivre « en qualité humaine » dans l‘univers tel que nous l‘éprouvons,
apparaissent gravement, brutalement, compromis voire menacés d‘annulation
(alors que les conditions matérielles d’existence des mêmes humains - du moins en Occident - sur la planète Terre se présentent arrogamment comme toujours plus favorables)
par un « modèle de développement » proposé comme le seul possible, le seul pensable, le seul réel,
en un temps où tout ce qui donne à vivre, donne du sens à vivre, se trouve frappé d’interdit,
en un temps où la pensée humaine n’a plus cours,
en un temps où les figures « démocratiques », aujourd’hui dominantes, d’organisation de la vie en commun des hommes répètent les figures totalitaires qu’elles ont, historiquement, prétendu combattre - la fasciste, la nazie, la stalinienne -, et réinstaurent, sous un mode éminemment pervers, une logique mafieuse de manipulation des êtres, des actes, des pensées, des rêves même de chacun des habitants de la planète sous le prétexte de la loi du réel - qui n’est en vérité que la réalisation totalitaire de la « société du spectacle » intégrale,
il n’y a pas d’autre urgence aux amants de la vie que d’entrer en résistance, que de nommer ce à quoi ils résistent comme étant la pulsion mortifère, suicidaire de l’humanité,
il n’y a pas d’autre programme qu’un projet de vie contre un projet de mort.
Cette résistance ne s’identifie plus, ne peut plus s’identifier à une option « politique » sous la forme réductrice que nos aînés nous ont inculquée.
Il nous en coûte, certes, de nous reconnaître ainsi orphelins, déshérités, déterritorialisés, interdits d’appartenance.
MAIS C’EST NOTRE CHANCE !
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